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kom' y'en a des blog qui mettes dé articles de Charlie Hebdo ou de l'Huma, nous, à Romainville $ud, on aime le ratio coûts/avantages, alors on vous plombe avec un magnifique article des Echos, qui date du 20 Janvier.

L'entrepreneurialisation (oui oui ça existe) des nouvelles générations comme objectif, les entreprises Transnationales devant s’impliquer dans la gouvernance mondiale (ce qui explique le succès de la COP 21), les démocraties actuelles obligées de se calquer sur le rythme de la 4ème révolution industrielle, bref, un avenir en golden parachute...

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Le 46 Forum économique mondial s’ouvre ce mercredi à Davos, sur le thème de la quatrième révolution industrielle. Il rassemblera quelque 2.500 personnalités. Interview de son fondateur. 

Klaus Schwab : « Les Etats aussi devront s’adapter à la révolution numérique » - AFP/Fabrice Coffrini

Comment va l’économie mondiale en ce début d’année 2016 ?

J’ai un espoir modéré. Les organismes internationaux comme la Banque mondiale, le FMI et l’OCDE prévoient une croissance de l’ordre de 3 %, avec une petite accélération dans les pays développés, y compris en Europe, et une décélération des pays émergents. Mais l’environnement est très fragile, avec non seulement des risques connus (« known unknowns ») mais aussi nombre de risques inconnus (« unknown unknowns »). Et une croissance de 3 % l’an est trop faible pour résoudre les grands problèmes sociaux de la planète, accroître l’inclusion, créer les emplois nécessaires. Avant la crise de 2007-2008, la croissance mondiale était de 5 % l’an. L’écart de 2 % avec la croissance actuelle peut sembler finalement limité. Mais, dans un cas, la production de la planète double en quatorze ans. Dans l’autre, elle double en vingt-trois ans. A long terme, l’écart est donc majeur.

La révolution numérique et l’automatisation détruisent beaucoup d’emplois. Où vous placez-vous dans le débat très vif sur la capacité de l’économie à créer de nouveaux postes ? 

Je suis optimiste, mais je vois les défis. La quatrième révolution industrielle, composée d’une série d’avancées technologiques qui combinent leurs effets – intelligence artificielle, robotique, Internet des objets, véhicules autonomes, impression 3D, biotechnologies, informatique quantique, pour ne citer qu’eux –, ne fait que commencer. La courbe sera exponentielle et nous en sommes au point d’inflexion, là où l’accélération devient massive. Cette révolution va détruire beaucoup de postes de travail, en particulier dans toutes les fonctions d’intermédiation. Mais je crois en la destruction créatrice décrite par l’économiste Joseph Schumpeter : si des emplois vont disparaître, d’autres vont émerger que nous sommes aujourd’hui bien en peine d’imaginer. Il s’est passé la même chose lors des révolutions industrielles précédentes, quand, par exemple, des millions d’emplois ont disparu dans l’agriculture. Il faudra former les hommes et les femmes aux nouveaux postes, avec de nouvelles compétences. Cet effort colossal nécessitera une très forte coopération entre les Etats et les entreprises. La vraie question est celle du rythme, car la quatrième révolution va très vite. De fortes tensions sociales risquent de se former. L’enjeu dépasse largement l’économie, car les emplois en voie de disparition sont souvent ceux des classes moyennes, qui constituent le pilier des systèmes démocratiques.

Si le mouvement va très vite, n’y a-t-il pas le risque de voir une génération sacrifiée ?

Il y a longtemps déjà, Raymond Barre prédisait un avenir où le mot « employé » n’existerait plus. Nous n’en sommes pas encore là. Mais il est absolument nécessaire d’inciter les jeunes à créer leur propre emploi, dans l’industrie, dans l’économie, dans le social – je crois beaucoup à l’entrepreneuriat social. Si vous me permettez un néologisme, je dirais qu’il faut « entrepreneurialiser » la jeune génération.

Quel est le rôle du politique dans cette quatrième révolution industrielle ?

En principe, le politique doit déterminer les règles du jeu et les faire respecter. Il le fait à partir des évolutions passées, en fixant les règles pour longtemps. Mais, aujourd’hui, le changement va tellement vite qu’il a du mal à jouer ce rôle. On le voit bien par exemple avec les voitures autonomes, qui pourraient bientôt circuler… s’il y avait un cadre juridique autour, pour l’instant totalement inexistant. Comme les entreprises, comme les hommes et les femmes, les Etats devront aussi changer, s’adapter. Ils devront agir de manière beaucoup plus agile. Mais il est pour l’instant difficile de concilier cette agilité avec le fonctionnement actuel de la démocratie, une démocratie absolument nécessaire. Il faudra donc inventer de nouveaux modèles. Pour cela, il faut aussi que les opinions publiques prennent conscience des changements en cours, de leur ampleur, de leur portée.

Vous avez créé le Forum avec l’idée que l’entreprise devait servir non seulement ses actionnaires, mais aussi toutes ses parties prenantes – salariés, clients, fournisseurs, collectivités. Où en sommes-nous, près d’un demi-siècle plus tard ?

Je suis désormais convaincu que l’entreprise doit aussi être partie prenante de ce qui se passe hors de ses frontières. Elle doit s’impliquer dans la gouvernance mondiale, agir avec les sociétés civiles. Il nous faut une coopération beaucoup plus grande entre entreprises et gouvernements. C’est d’ailleurs une telle forme de coopération qui a permis le succès de la COP21, la conférence de Paris sur le climat. Pour aller plus loin, la représentation des entreprises doit elle aussi changer. Aujourd’hui, elles sont organisées en silo. La pharmacie, l’automobile… Que veulent dire ces frontières quand il s’agit d’avancer sur la question de la santé, quand la voiture relève davantage de l’électronique que de la mécanique ? C’est la mission fondamentale du Forum que d’organiser un dialogue global entre les différents intervenants privés, entre privé et public, entre acteurs et experts, avec aussi les grandes organisations internationales, les ONG, les médias.

Dans cette nouvelle révolution, les grandes entreprises se sentent parfois menacées. L’effondrement des coûts de transaction induit par les technologies de l’information fait disparaître l’une des raisons de leur existence…

Les grandes entreprises peuvent naturellement encore profiter de leurs effets d’échelle. Mais elles doivent absolument mener deux actions complémentaires pour préparer leur avenir. D’abord, elles doivent s’organiser de manière beaucoup plus horizontale. Elles doivent devenir des plates-formes, des réseaux. Le succès d’Apple, ce n’est pas seulement son iPhone, mais aussi ses centaines de milliers d’applications créées par d’autres. La même idée s’applique à des entreprises de secteurs plus traditionnels. Ensuite, les grandes entreprises doivent créer de petites entités autonomes. C’est ce qu’a fait Google en créant son holding Alphabet, composé de petites marques indépendantes. C’est la fin de la centralisation rigide !

Avant de s’appeler le « Forum économique mondial », la rencontre de Davos s’appelait le « Forum européen de management ». Que pensez-vous de l’évolution du projet européen ?

J’ai été un enthousiaste de l’Europe de la première heure. Je suis né avant la guerre, j’ai été très marqué par les figures que furent Charles de Gaulle, Alcide De Gasperi, Winston Churchill… Jusqu’à ces dix ou quinze dernières années, l’Europe s’est intégrée par étapes successives, avec la volonté de ne plus jamais avoir de guerre et de partager des valeurs communes de liberté individuelle et de responsabilité sociale. La construction d’une identité européenne l’emportait alors sur les identités nationales. Mais ,aujourd’hui, la donne a changé. Beaucoup d’Européens ne partagent plus cette volonté, cette approche. La priorité redevient nationale. Chacun veut tirer le maximum de l’Union. Du coup, la capacité à faire des compromis est réduite. Sous la pression de la crise économique, nos valeurs de base risquent de se désintégrer. C’est par exemple le problème d’Angela Merkel en Allemagne, qui défend des valeurs de solidarité et d’humanité face à une population qui a plus de mal à les accepter que par le passé. Après avoir été très optimiste sur l’Europe, je suis désormais sceptique et un peu triste. Car une Europe non unifiée n’a aucune chance d’avoir une existence forte à l’échelle mondiale, que ce soit dans l’économie, la société ou l’innovation.

Vous avez cité de Gaulle, Churchill, Gasperi… Dans votre itinéraire personnel, dans vos contacts, quelles sont les personnalités qui vous ont le plus marqué ?

Tout d’abord Raymond Barre, que j’ai cité tout à l’heure. Quand j’ai monté le Forum, j’ai écrit une lettre au président de la Commission européenne, qui a renvoyé le jeune professeur que j’étais alors vers son vice-président, Raymond Barre. Il m’a invité à déjeuner. Je lui ai expliqué mon projet, mon concept de parties prenantes. Il a accepté tout de suite de faire partie de l’aventure, à deux conditions : qu’il s’agisse d’une organisation sans but lucratif et que l’Europe soit au cœur des réflexions. Barre est longtemps resté un mentor pour moi. Il y a eu aussi Henry Kissinger. J’avais participé à son séminaire à Harvard en 1967. Il est venu maintes fois à Davos. Encore aujourd’hui, quand je vais à New York, je ne manque pas de passer un moment avec lui pour passer en revue la situation mondiale. Et puis Nelson Mandela. Je lui avais rendu visite à sa libération ; nous avions organisé en 1992 à Davos la première rencontre publique entre lui et le président de l’Afrique du Sud de l’époque, Frederik de Klerk. Et ,enfin, Lee Kuan Yew, qui fut pendant trente ans Premier ministre de Singapour. Il avait un intellect impressionnant. A mes yeux, ces quatre personnages ont marqué la fin du XXe siècle.


 

Mouais... avec ce type de discours, on comprends aussi pourquoi on arrive à ce type de kulture.

#bandedebatards

La Destruction Créatrice Schumpéterrienne fait chanceller les démocraties contemporaines

Bon allez, un skeud, une petite pipe et au lit...

Tag(s) : #1984, #postdémocratie
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