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Jérôme, pas la peine de te cacher. On t'a vu...


Sur le site pollué WIPELEC de Romainville, le directeur général de la santé sacrifie une fois de plus les habitants au profit d'investisseurs suisso-luxembourgeois.

La dépollution du site WIPELEC de ROMAINVILLE a été déclarée terminée en juillet 2018 par le "dépollueur" GINKGO et le ministère. Devant l'absence totale de transparence face à cette annonce et face au refus des pouvoirs publics de procéder à une campagne générale mesurant les conséquences concrètes de cette « dépollution » dans le quartier, l'association ROMAINVILLE SUD s'est vue contrainte de poursuivre sa mobilisation.

Un permis de construire d'une centaine de logements a été délivré dès octobre 2018 sur ce site. Nous découvrions alors que 300 à 500 Kg du polluant principal, le tricholoroéthylène (TCE), devait encore être retiré. De plus, à l'issue de cette nouvelle dépollution, l'aménageur estime à 10% les quantités de polluants restant sur le site(soit 600Kg de TCE). Très inquiets, nous avons sollicité des pouvoirs publics une information fiable, sans résultats.

Par la suite, nous découvrions que lors de la 1ère phase de "dépollution" en 2017/2018, l'atmosphère autour du site a été polluée bien au delà des valeurs guides à ne pas dépasser (23 µg/m3 selon l'OMS) , dépassements allant jusqu'à 511µg/m3 de TCE. Des prélèvements ponctuels montraient aussi que plusieurs habitations ont été sur-exposées lors de la dépollution, comme cela était redouté dans un rapport de l'ADEME de 2015.

Ces alertes, que les pouvoirs publics ne pouvaient ignorer, n'ont pourtant pas été relayées auprès des habitants et n'ont fait l'objet d'aucune protection des riverains. Après de multiples escobarderies de la part des industriels et des pouvoirs publics depuis 2003, nous pensions en avoir fini et pouvoir revenir à une vie "normale" sans devoir être davantage exposés à ces substances toxiques et cancérogènes. C'était sans compter sur l'intervention du directeur général de la Santé, M. Jérôme SALOMON.

Le 4 juin 2020, sans connaître la situation précise autour du site et sur les logements reconnus impactés, Jérôme SALOMON saisit à nouveau le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) pour alléger les normes concernant le TCE, notamment en se basant sur les difficultés rencontrées à ROMAINVILLE. Le HCSP, qui pourtant avait déjà réaffirmé à notre demande en février 2016 que le taux de référence de 2µg /m3 ne devait pas être dépassé pour les habitants de ROMAINVILLE 1 , cette fois rédige un nouvel avis 2 qui assouplit certaines exigences sans pour autant reconnaître des impacts moins sévères sur la santé. La mauvaise gestion de Jérôme SALOMON, qui est flagrante sur la gestion des masques 3 , est à nouveau à interroger sur la protection sanitaire des victimes du TCE.

La préfecture de Seine-Saint-Denis interprète donc cet avis pour faire passer le seuil d'alerte de 23µg/m3 à 3200 µg/m3 (3,2mg/m3) dans l'atmosphère.

Par le biais d'un arrêté municipal pris le 29 décembre 2020, l'AUTORISATION est donc donnée au nouveau promoteur à exposer à des niveaux encore jamais mesurés les survivants déjà fortement impactés dans le passé. Aucune précision sur la durée de cette nouvelle exposition n'est précisée. Selon l'arrêté, rien ne sera fait si cette limite disproportionnée n'est pas dépassée.

Cette nouvelle phase de dépollution est inacceptable en l'état !

Si nous saluons le changement radical de posture de la commune depuis l'arrivée d'une nouvelle majorité, nous nous interrogeons sur :

- l'autorisation à polluer davantage les zones habitées pour le bénéfice d'un projet immobilier

- la pollution résiduelle estimée à 10% sur site et qui ne sera pas traitée autour du site, malgré une migration de la pollution avérée.

- les nouvelles dispositions constructives prises par le promoteur qui démontrent l’importance de la pollution restante et sa difficulté à la maîtriser : pieux de 6m au lieu d'initialement 12m pour éviter le transfert des pollutions dans la nappe, mise en place d'épaisses parois de béton en limite du site pour éviter les reflux de pollution vers les futurs logements.

- la pertinence à construire des logements sur cet ancien site industriel fortement pollué, d'autant plus, sans respecter un délai entre la fin de la dépollution et le début de la bétonisation pour assurer une pérennité sanitaire

- les nouvelles fuites de responsabilités :

pourquoi la suite de la dépollution est elle confiée au nouveau promoteur ALIOS alors que le plan de gestion initial de juillet 2015 a été assuré par GINKGO jusqu'à présent ?

pourquoi la suite de la dépollution est elle encadrée par la mairie alors que sa surveillance a été assurée par la préfecture jusqu'à présent ?

- les conséquences sur la santé des anciens comme des futurs habitants et sur l'usage des habitations riveraines

- la motivation de M. Jérôme SALOMON a intervenir au profit d'un fonds d'investissement

- la stratégie gouvernementale concernant la protection sanitaire des victimes de pollutions industrielles, portée par le ministre de la santé, Olivier VERAN

Devant cette situation, 4 nouvelles plaintes ont été déposées et 6 nouvelles personnes se sont portées partie civile rejoignant ainsi la trentaine de plaintes initiales. Nous demandons un renforcement rapide de cet arrêté municipal grâce à l'expertise engagée par un cabinet indépendant pour enfin protéger efficacement les riverains.

1 https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=543

2 https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=901

3 https://www.lefigaro.fr/politique/gestion-des-masques-jerome-salomon-dans-la-tourmente-20201210

 

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